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Chroniques de concerts et films
30 décembre 2006

Rétrospective 2006

La fin de l'année approchant, l'heure des bilans a sonné. 2006 a été somme toute un grand cru cinématographique, nous livrant quelques perles dont on se souviendra. Certes, seuls peu des quelques 500 films sortis cette année laisseront leur trace dans l'histoire du 7ème art. Rétrospective, mois après mois, de cette année (je ne parlerai ici que des films que j'ai visionnés à ce jour) :

Janvier

Appelez-moi Kubrick
, de Brian W. Cook, entame médiocrement l'année. Cook, qui fut l'assistant de Stanley Kubrick, réalise ici son premier film, qui met en scène le talentueux John Malkovich dans le rôle d'un imposteur du Maître. Le scénario, inspiré d'un fait réel, est répétitif et manque totalement de raffinement, c'est le moins que l'on puisse dire. La semaine suivante, La Rumeur court... fait son apparition sur les écrans. Cette comédie gentillette de Rob Reiner avec Jennifer Aniston, Shirley MacLaine et Mark Ruffalo, constitue un agréable divertissement pour qui souhaite reposer ses méninges. Orgueil et préjugés, adaptation cinématographique du célèbre roman Pride and Prejudice écrit par Jane Austen, constitue la première agréable surprise de l'année. Réalisé par Joe Wright, qui signe ici son premier film, cette adaptation modernisée séduit surtout par le jeu de ses acteurs, Keira Knighley en tête. Cette même semaine sort ce qui constituera LE film de ce début d'année, Le Secret de Brokeback Moutain, comédie dramatique que l'on doit au taïwanais Ang Lee. Merveilleusement interprétée par Heath Ledger et Jake Gyllenhaal, cette love-story improbable et impossible bouleverse. En fin de mois, on ne peut échapper au phénomène Munich, vingt-cinquième film réalisé par Steven Spielberg. D'un intérêt historique incontestable puisque retraçant l'assassinat d'athlètes israéliens par le commando terroriste palestinien "Black september" durant les Jeux Olympiques de Munich en 1972 et les représailles du Mossad qui s'en suivent, on ne peut s'empêcher de bailler devant ce film long et répétitif, malgré la prestation convaincante d'Eric Bana, et celles, plus discrètes, de Daniel Craig et Mathieu Kassovitz.

Février

Le mois commence très mal pour le cinéma français. Dans la famille "on prend les mêmes et on recommence 27 ans après, en moins bien", je demande Les Bronzés 3 : amis pour la vie. Nostalgie, nostalgie... Non, décidément, le charme n'opère plus. En ce premier février sort également Zathura : une aventure spatiale, film d'aventure fantastique adapté du roman éponyme de Chris Van Allsburg par Jon Favreau, dans la veine de Jumanji mais toutefois moins réussi que son prédécesseur. N'oublions pas le sinistre Faux amis. Adapté du roman La Moisson de glace de Scott Phillips, réalisé par Harold Ramis et interprété par John Cusack et Billy Bob Thornton, il constitue assurément le thriller le plus sombre de l'année. Plus tard, Walk the Line retrace avec brio le destin du chanteur country-rock Johnny Cash, dont le rôle est habillement interprété par Joaquin Phoenix. Reese Witherspoon est elle aussi impeccable dans le rôle de June Carter. James Mangold signe une biographie soignée. Second film du réalisateur Ben Younger, Petites confidences (à ma psy) constitue une comédie romantique légère et sans prétention mais néanmoins pimentée par le jeu des deux grandes actrices que sont Meryl Streep et Uma Thurman. Enfin, Fauteuils d'orchestre conclue  le mois sur une note de fraîcheur. Revisitant hélas les clichés avec platitude, Danièle Thompson sait s'entourer d'acteurs compétents, telle que la pétillante Cécile de France, pour donner du relief à ses films.

Mars

Bennett Miller signe l'autobiographie de l'écrivain et journaliste américain Truman Capote, magistralement interprété par Philip Seymour Hoffman, qui n'a pas volé son Oscar. Capote nous apparaît comme un personnage d'une complexité extrême, égocentrique, orgueilleux et détestable par bien des points mais néanmoins fascinant. Réalisant son premier film, Bennett Miller ne s'en tire pas mal même si on regrette le manque de rythme. Dans un tout autre genre, Destination finale 3, de James Wong, est très décevant. Autant les deux premiers opus se laissaient regarder un soir de grande fatigue cérébrale, autant celui-ci est insipide. Le scénario est tiré par les cheveux, les scènes gores se succèdent sans qu'il y ait le moindre suspense. Film d'épouvante raté ou comédie gore bâclée ? Tout aussi peu convaincant, Basic Instinct 2. Quatorze ans après le premier opus, qui a acquis le statut de film culte, Sharon Stone retrouve son pic à glace. C'est bien la seule constante puisque la réalisation a cette fois été confiée (à tort ?) à Michael Caton-Jones plutôt qu'à Paul Verhoeven, le rôle masculin principal est joué par David Morrissey, acteur britannique inconnu du grand public, rôle précédemment interprété par Michael Douglas, bien plus séduisant et Londres remplace San Francisco. Ajoutons à cela une intrigue qui ne tient pas la route et la débâcle est totale. Et dire que le troisième volet sera tourné en 2007 ! La Doublure de Francis Veber déçoit, le réalisateur nous avait habitué à mieux. Comédie sentimentale légère et plaisante, on ne retrouve toutefois pas les ingrédients qui avaient fait du Dîner de cons une comédie parfaitement réussie. Dommage.

Avril

En début de mois, on assiste avec émerveillement à la suite des aventures de Manny le mammouth, Sid le paresseux et Diego le tigre dans L'Age de glace 2. Nos trois héros sont rejoints par une mammouth qui a de petits soucis d'identité ainsi que par ses deux insupportables "frères" oposums. Sans oublier Scrat, le rongeur tellement attachant toujours en quête d'un gland, véritable film dans le film, qui acquiert plus d'importance. Plus drôle, plus émouvant et encore plus beau graphiquement que son prédécesseur, ce film d'animation réalisé par Carlos Saldanha est un véritable coup de cœur. Plus underground, Wassup rockers narre le quotidien de jeunes latino-américains fans de punk-rock qui vont skater à Beverly Hills, où leur présence est indésirable. Larry Clark réalise un docu-fiction dérangeant mais extrêmement indigeste malgré une bande-son rythmée. Huitième film d'animation relatant les aventures des deux célèbres Gaulois, Astérix et les Vikings est une adaptation libre de la bande-dessinée Astérix et les Normands. Les graphismes restent dans la continuité de la saga mais le scénario est cousu de fil blanc et la volonté de modernisme souvent agaçante. Un bon divertissement, malgré cela. V pour Vendetta nous plonge dans l'univers fantastique du Londres du 21ème siècle. En adaptant au cinéma la bande dessinée éponyme, James McTeigue réalise son premier film, et c'est une réussite. Mêlant habillement thriller politique, action et science-fiction, ce blockbuster subversif et intelligent brille de par ses effets spéciaux spectaculaires et la prestation remarquable des deux acteurs principaux, à savoir Hugo Weaving et Nathalie Portman. Comédie dramatique réalisée par Duncan Tucker, Transamerica nous conte les aventures d'un transsexuel sur le point de subir une opération chirugicale visant à le transformer définitivement en femme, quand il apprend l'existence d'un fils. La Desperate Housewife Felicity Huffman excelle en transsexuel et le scénario parvient à éviter les écueils d'un sujet délicat. Avril se termine catastrophiquement avec deux comédies françaises lamentables : OSS 117, Le Caire nid d'espions et Camping. La première a été adaptée des romans d'espionnage écrits par Jean Bruce par Michel Hazanavicius et met en scène Jean Dujardin dans le rôle de l'agent OSS 117, envoyé en mission en Egypte par le Président Coty. Pourquoi un tel engouement de la presse pour une si piètre comédie, grotesque à souhait ? Après Brice de Nice, il était inconcevable que Jean Dujardin puisse faire pire, maintenant c'est chose faite. Il aurait mieux fait de se cantonner au petit écran. Si ce film a au moins le mérite d'être original, il faut tout de même lui laisser cela, ce n'est guère le cas du Camping de Fabien Onteniente, qui dresse le portrait de gentils beaufs en vacances. Air de déjà vu frappant. En résumé : Les Bronzés, en pas drôle. John Malkovich se met dans la peau de Gustav Klimt et interprète ce personnage controversé qui fut sans doute l'un des peintres les plus intéressants du début du 20ème siècle. Malheureusement, le chilien Raoul Ruiz réalise une biographie qui n'en est pas une, confuse et extrêmement soporifique.
Mai
En début de mois, Ethan Hunt reprend du service sur les écrans. Après Brian de Palma et John Woo, c'est au tour de J.J. Abrams, réalisateur des excellentes séries télévisées Alias et Lost, de réaliser les aventures du célèbre agent secret. Combinant une intrigue digne du premier volet et des scènes d'action tout aussi spectaculaires que dans le second, M : i : 3 ne déçoit pas. Mission accomplie pour Tom Cruise, toujours aussi séduisant, ainsi que pour Philip Seymour Hoffman, parfait dans le rôle du méchant. 17/05/06, cela fait longtemps que l'on attend cette date. En ce jour sort l'adaptation cinématographique du roman de Dan Brown, Da Vinci Code. Et quelle déception ! Heureusement, à cette même date on retrouve également la bouleversante comédie dramatique de l'espagnol Pedro Almodovar, Volver, avec la sublime Penélope Cruz dans le rôle principal. La semaine suivante, on retrouve les célèbres mutants du comic-book Marvel dans X-Men l'affrontement final. Prenant le relais avec Bryan Singer, qui a réalisé les deux premiers chapitres de la trilogie, Brett Ratner cherche à rester dans la continuité de son prédécesseur mais ne semble pas avoir été spécialement inspiré. Sofia Coppola, en revanche, interprète l'Histoire à son aise en dressant un portrait certes peu conventionnel mais franchement divertissant de la reine Marie-Antoinette. Quant à Michel Royer et Karl Zéro, ils revisitent quarante ans d'archives télévisuelles et réalisent un faux autoportrait divertissant de notre Président. Si les images ne mentent pas, la voix off présidentielle, remarquablement bien imitée par Didier Gustin, lui fait dire ce qu'elle veut. A ne pas prendre pour argent comptant donc, Dans la peau de Jacques Chirac se révèle être davantage une comédie qu'un véritable documentaire, ne nous apprenant par ailleurs rien que l'on ne sache déjà. Autre icône nationale, Zinedine Zidane est à l'honneur dans Zidane, un portrait du XXIème siècle. Ce documentaire tourné en 2005 au cours d'un match opposant le Real Madrid à Villareal ne fait rien de plus que de montrer le footballeur sous tous ses angles durant l'intégralité de la rencontre, et ce grâce à dix-sept caméras haute-définition. Zizou court, tombe, crache, transpire, remonte ses chaussettes, et le spectateur s'ennuie fermement ! A noter tout de même : l'excellente bande-son signée Mogwai.
Juin
Les studios Pixar livrent un Cars médiocre, innovant mais au scénario fade et bien trop moralisateur. Poséidon, film catastrophe de Wolfgang Petersen, se classe en première position des navets de l'année en raison d'un scénario incohérent et hyper-prévisible et de dialogues risibles. Nanar encore, Scary Movie 4 n'a rien à lui envier. Réalisé par David Zucker, à qui l'on doit également le troisième opus de la saga, cette comédie pour teenagers en mal d'humour scato parodie des films à succès tels que Le Village, La Guerre des mondes, King Kong, The Grudge, Saw ou encore Million Dollar Baby avec un mauvais goût certain. La bêtise est à son paroxysme. Film d'horreur d'Alexandre Aja, La Colline a des yeux se révèle être un réel cauchemar pour le spectateur. Seul film se démarquant du lot en cette période de fête du cinéma peu propice à la sortie de chefs d'œuvre du 7ème art, Paris je t'aime, qui consiste en une succession de dix-huit courts métrages traitant de l'amour dans la capitale.
Juillet
Film d'animation drôle et rythmé produit par DreamWorks, Nos voisins, les hommes divertit petits et grands. Reposant sur le concept du film dans le film, Tournage dans un jardin anglais du britannique Michael Winterbottom, réalisateur du sulfureux 9 Songs, est à réserver aux inconditionnels de Steve Coogan et de l'humour british. Dix-neuf ans après Superman IV, le super-héros fait son come-back sur grand écran, avec aux manettes Bryan Singer. Superman Returns mérite le détour pour ses effets spéciaux époustouflants et sa beauté sans précédent. Comédie familiale lourdingue et profondément mauvaise, Camping Car conclut ce mois de canicule sur une fausse note de la part de Barry Sonnenfeld.
Août
L'excentrique pirate Jack Sparrow est de retour dans Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit, pour le plaisir du spectateur. Plus tard, Michel Gondry nous plonge dans l'inconscient de ses protagonistes, Charlotte Gainsbourg et Gael Garcia Bernal, avec La Science des rêves, une romance envoûtante. Amère déception quant à La Jeune fille de l'eau du surestimé M. Night Shyamalan, qui ne convainc pas avec son conte fantastique sans queue ni tête.
Septembre
Little Miss Sunshine, road movie américain qui a reçu tant d'éloges, laisse perplexe. Satire du rêve américain comme on en a vu beaucoup, il consiste en un enchaînement de clichés ponctués d'une dose de bons sentiments à en vomir. Jason Reitman s'attaque au tabac et aux lobbies américains dans Thank You for Smoking, une comédie politiquement incorrecte mais remarquablement menée par Aaron Eckhart. Beaucoup moins inspirée, l'adaptation cinématographique du best-seller éponyme écrit par Lauren Weisberger, Le Diable s'habille en Prada est une comédie médiocre. Seule Meryl Streep, qui excelle dans son rôle de garce, mérite une mention spéciale.
Octobre
Click n'est autre qu'une comédie fantastique moralisatrice d'une médiocrité affligeante. The Queen, en revanche, dresse un portrait d'Elizabeth II d'une finesse remarquable, grâce à la brillante interprétation d'Helen Mirren notamment.
Novembre
Le mois débute avec la sortie du dernier Woody Allen, qui nous promet une dose généreuse de rire. Scoop marque le retour du cinéaste américain à son genre de prédilection, à savoir la comédie policière. Ce n'est pas un chef d'œuvre comme le maître a pu en réaliser mais on s'amuse follement et on retrouve avec joie Scarlett Johansson, la nouvelle muse du réalisateur ? Shortbus montre du sexe pour montrer du sexe. Ce ne sont pas tant les scènes crues qui choquent mais plutôt l'absence de scénario. Autant regarder un film X… Seule la présence de titres inédits de groupes tels que Yo La Tengo, Animal Collective ou The Hidden Cameras valent le détour. Brian De Palma transpose le roman de James Ellroy, Le Dahlia noir, au cinéma. Enigmes embrouillées, situations confuses, le spectateur a bien du mal à s'intéresser à ce polar noir, malgré la présence d'acteurs talentueux. Borat, leçons culturelles sur l'Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan, se veut être une énième satire de la société américaine mais Sacha Baron Cohen présente le Kazakhstan d'une manière peu flatteuse. Qui est réellement visé dans cette farce, c'est la question qu'on vient à se poser. Le comique anglais, plus connu sous le nom d'Ali G, ridiculise tour à tour les habitants du Kazakhstan, homophobes et obnubilés par le sexe et la société américaine, chauviniste et puritaine. Amateurs d'humour scatologique, foncez ! Pour les autres, s'abstenir. Le 21ème opus de la saga James Bond, Casino Royale, s'est fait attendre. Le résultat est à la hauteur des espérances. Malgré les protestations des fans quant à la titularisation de Daniel Craig, ce dernier endosse merveilleusement le costume de l'agent secret, se révélant être à la hauteur de Sean Connery. La française Eva Green, dans le rôle de la première James Bond Girl, est sublime. Adaptation du premier roman de Ian Fleming, l'intrigue est bien menée, le rythme est soutenu, à aucun moment l'ennui ne laisse pointer le bout de son nez au cours de ces 2h18 de suspense. A noter également le thème de Chris Cornell, ex-leader du groupe Soundgarden, You Know My Name. Toutefois, on regrette l'absence de Q et de ses précieux gadgets. Chef d'œuvre de Martin Scorsese au casting impressionnant, Les Infiltrés est l'adaptation du film hongkongais Infernal Affairs. Film de gangsters à l'intrigue menée tambour battant et à l'interprétation impeccable des acteurs - notamment Leonardo Di Caprio et Jack Nicholson – il s'inscrit en bonne place dans la filmographie de Scorsese, dix ans après Casino.
Décembre
Déjà vu est un policier fantastique prenant réalisé par Tony Scott, à qui l'on doit le cultissime Top Gun. Le scénario est intelligent mais malheureusement truffé d'incohérences. En bref, film divertissant qui ne prétend pas à autre chose.
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Commentaires
J
C'est dommage que tu n'ais pas parlé de Babel qui est sorti en Novembre 2006.<br /> Peut-être n'es tu pas allée le voir ? Si c'est le cas c'est vraiment dommage paske c'est une merveille et je lui donnerais largement le prix du meilleur film de l'année.
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